1ère partie : l’Evangile de la Ténèbre…
Elle s’appelait Barbara Nkono. Tonton Vieux en était fou amoureux. Quand elle présentait le journal de 20h, il la regardait, fasciné, obnubilé. Je n’existais plus. Elle l’hypnotisait, avec ses beaux pagnes et ses foulards gonflés de dignité. Elle l’enchantait, avec sa discrétion qui crevait les écrans. Elle s’appelait Barbara Nkono, et tonton Vieux en était amoureux. Elle s’appelait Barbara Nkono… et je la détestais.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? j’ai fait quoi encore maman… ?
Je rugissais de l’intérieur et je serrais fort mes maigres poings rongés de varicelle. Irrésistiblement, mon regard allait de mon oncle au téléviseur et vice versa. Un volcan m’incendiait le cœur. J’en étais devenue aussi rouge qu’une tomate.
- Ayo mba ndéééééééééé ! nun muna a boa bè éwusu éééé ! seigneur ! cette enfant est une sorcière ! l’autre jour, tu as mordu une femme ici au quartier parce qu’elle est seulement venue me chercher ! je ne la connaissais même pas hein! la fille d’autrui vient parce qu’elle veut voir Kotto Bass pour lui faire écouter ses maquettes, on me dit que tu as couru derrière la femme là ici au quartier, jusqu’à lui mordre la fesse ! Quand elle a voulu te frapper, tu lui as jeté le sable aux yeux, et tu as couru te cacher chez ta grand-mère ! toi la petite chintoc ci, nga o wu ndé wèni na si bi ! on t’a envoyée sur moi ? c’est même quoi avec toi ? je dis hein, la nourriture que ta grand-mère te fait manger là, ce n’est pas la sorcellerie par hasard ? donc maintenant ton problème c’est Barbara Nkono hein… elle est alors loin là-bas à Yaoundé, tu vas faire quoi ? achouka ! weu !
- A Danyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy ! wé ndé wèni ! ya wanan !
Sortant lentement du grand salon pour aller à la maison de Mémé qui criait mon nom, je ne répondis pas à tonton Vieux. Ce soir-là, lui et moi n’étions pas amis. Ça nous arrivait très souvent. Il m’avait encore trahie. Sur le point de franchir la porte, je me retournai et lançai au téléviseur un regard étrange. Instinctivement, tonton Vieux se pencha vers Barbara Nkono, comme pour la protéger. Il connaissait bien ce regard… ça n’annonçait rien de bon…
- Mémé ! Me voici ! fis-je de ma voix la plus innocente en déambulant les escaliers de la villa de mère, qui donnaient dans la vaste cour de la grande concession, où se trouvait à droite, la maison de ma grand-mère, avec sa large véranda où elle m’attendait, assise sur sa vieille natte.
- A mama mbana é, o yén ésukudu o mala nô, ba langwédi binyô miango ma apartheid éé ? à ton école, vous a-t-on parlé de l’apartheid ?
- Huhuuuuuum ! le truc-là qui chauffe comme ça en Afrique du Sud depuis depuis là noor… ? ce mbongo était délicieux. Il n’était pas noir, mais marron. Mémé disait toujours que le mbongo des femmes Duala, lui, était marron. Je soufflais sur mes doigts tellement c’était chaud. Mais ça ne m’empêchait pas tremper mes doigts dans ce délicieux makabo ma sèsè et ce mbongo, qui calmaient peu à peu ma jalousie vis-à-vis de cette … cette… c’était encore quoi son nom là-même… ? heinhien ! Barbara Nkono ! tsuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip !
Mémé m’observait en souriant tandis que je mangeais. Son pauvre fils, Vieux, faisait encore les frais de mon complexe d’Œdipe.
- Tô bunya o si lôkômè wéa ngô kè tô o ndôti, mba Makollo na mèndè pô o jondisè mô… apartheid é ta o yén ékomobo ! é ta pè nginya wè !
N’éteins jamais le feu qui te brûle dans le cœur, sinon même en rêve, moi ta grand-mère, je viendrai le rallumer… il y avait l’apartheid dans ce pays, et il était très violent… - Hein Mémé ?! un morceau de macabo glissa de mes mains et retomba dans la casserole. J’étais stupéfaite. Tu dis que quoi ? il y avait l’apartheid ici au Cameroun ci ?
- Oui… il n’y a pas si longtemps que ça…
- Hein ?! mais pourquoi on ne nous dit rien à l’école ?
- To moto a si ma kwala mi miango. Ba bi to nika momènè ? personne n’en parle. Est-ce-que les gens savent même ça ? ba bi ndé nà Rudolf a wédi o nyol’ékombo… ils savent simplement que Rudolf est mort pour défendre ses terres, mais ils ne savent pas ce qu’il a vu… ba si bi à mun’am…ils ne savent pas mon enfant. Ils ne savent pas ce qu’il a vu…
Mon cœur battait la chamade. Mémé avait le regard perdu au loin dans la nuit, et une profonde mélancolie l’avait envahie… « ba si bi…. Ba si bi… » « ils ne savent pas… ils ne savent pas… » balbutiait-elle en boucle…
Nous sommes dans les années 1900. Ngo Basusugo épouse Komol s’en alla au fleuve ce matin-là très tôt. Ndog-Hem était un petit village Bassa situé dans les terres de ce qui s’appelle aujourd’hui Edéa. Arrivée au fleuve, Ngo Basusugo découvre des hommes à la peau étrange. Environ une centaine. Leur peau était aussi pâle que le ciel de certains midis. Ngo Basusugo est intriguée. Les missionnaires allemands protestants qui ont échoué dans cette zone rocailleuse sont morts de faim. Par des gestes de leurs mains allant du ventre à la bouche, ils font part de leur désespoir à Ngo Basusugo. Prise de compassion, elle leur fait signe en retour qu’elle s’en va à l’instant leur chercher de quoi se nourrir.
- Comment dit-on « un étranger » en Duala maman… ?
Mémé ne me regardait pas. Elle avait toujours la tête levée vers le ciel de la nuit. Les pieds allongés et les mains croisées sur ses jambes, elle murmurait une sorte de chant en balançant son corps de l’avant vers l’arrière. Je connaissais cette mimique typique des femmes Duala… la douleur n’était plus loin. Mon estomac plein se crispa.
- Quand.. quand elle reçoit les invités de sa tontine, maman dit souvent que « na kasa bèn ba bato »…
- Huhum… invité oui. Mais comment dit-on en Duala « un étranger » dans le sens de l’homme Blanc… ?
- Je.. je ne sais pas…
- Parce que ça n’existe pas. Ça n’existe pas dans nos langues. Chez nous, l’ « étranger » est un invité de Dieu, de la Providence, on lui apporte à manger, on lui apporte à boire, on lui donne une case pour se reposer… mais chez eux… chez eux… bato ba si bi à mun’am ! ba si bi njé Rudolf èn nô ! ba si bi na tèï tèï njoma malinga mao ! les gens ne savent pas mon enfant… ils ne savent pas ce que Rudolf a vu ! ils ne connaissent pas en détail, les raisons de sa colère ! pourquoi il a préféré mourir plutôt que d’accepter l’argent de ces gens.
Quelques heures plus tard, Ngo Basusugo revient avec des corbeilles pleines de fruits, et une calebasse de bouillon de poisson. Elle n’est pas seule. Elle est accompagnée de sa jeune fille d’environ 13 ans. Komol son mari, ainsi que quelques notables du village lui ont donné l’autorisation d’emmener à manger à ces hommes étranges dont ils ne veulent pas.
En effet, à Ndog-Hem on n’aime pas l’homme Blanc. Ils ont appris leurs méfaits et leurs actes de barbarie chez le peuple Duala ; ici, en pays Bassa, ils cachaient très souvent leurs frères Duala pourchassés. Alors, ces Blancs, ils n’en voulaient pas. Mais cet Hickong Hi Yap n’en faisait qu’à sa tête ! le prince héritier avait été en effet, converti au Dieu de ces Allemands et il les avait conduits jusqu’ici à Ndog-Hem. L’imbécile ! le naïf ! ils mangeraient et ensuite, ils remonteraient dans leurs satanés bateaux et s’en iraient très vite loin d’ici. Les notables s’en allaient ainsi à la case du roi Yap encore vivant, l’informer de la présence de ces Blancs aux abords du fleuve et de leur décision irrévocable d’empêcher ces derniers d’entrer dans leur terre.
Na poï ndé sunga binyô
Na poï ndé sunga binyô
Ndé binyô lo nongéa mba mun’am até !
Eboma na binyô éboma na binyô
Eboma na mun mwendi manyu !
Eboma na binyô éboma na binyô
Eboma na mun mwendi manyu !
Je suis venue vous sauver
Je suis venue vous sauver
Mais vous m’arrachez mon enfant !
Soyez maudits soyez maudit
Que votre évangile soit maudit !
Soyez maudits soyez maudit
Que votre évangile soit maudit !
Mémé chantait son ésèwè spontané, le corps allant de l’avant à l’arrière, tandis que des larmes coulaient irrésistiblement de ses yeux « ba si bi à mun’am ! ba si bi ! ils ne savent pas mon enfant ! ils ne savent pas »
A la vue de la jeune enfant de Ngo Basusugo, les missionnaires déposèrent leurs bibles et la retinrent prisonnière. Ils n’eurent aucune pitié pour les larmes de Ngo Basusugo. Ils lui intimèrent par des gestes de retourner au village. Elle les supplia à genoux, mais ils n’eurent aucune pitié. On raconte que la jeune enfant tremblait de tous les membres de son corps. Ils déposèrent leurs bibles et se jetèrent sur elle. Ils étaient une centaine. Tel fut le tout premier acte des pasteurs et missionnaires allemands en terre Bassa.
- M… mémé… ? les… les pasteurs-là ont fait les betises au bébé là… ?
Mémé renifla et s’essuya les yeux d’un pan de son kaba.
- Bato ba si bi ndé à mun’am ! bato ba si bi ndé… ndé bunya bô o mèndè langwa mi miango… bato bangamènè o bia njé é tombi o yén ékombo. Les gens ne savent pas mon enfant ! les gens ne savent pas… mais un jour, tu leur raconteras… ils doivent connaitre ce qui s’est passé dans ce pays.
Le roi Yap piqua une colère terrible. Avec ses soldats et munis de leurs armes artisanales, ils coururent au fleuve et ouvrirent le feu sur les missionnaires allemands. Ils en ont tué la grande majorité, le reste a pu s’échapper et naviguer jusqu’à Yaoundé, pour se réfugier chez un certain Hans Dominik, alors Officier de l’armée allemande au Cameroun, et Chef du poste militaire de Ydé ( décédé le 16/12/1910 à Yoko).
L’enfant de Ngo Basusugo et de Komol ne survivra pas… elle mourra cette même nuit-là, malgré les soins intensifs des guérisseurs de Ndog-Hem. Outrés, les anciens du village réclamèrent la vie du prince Hickong Hi Yap qui avait osé emmener sur leur terre ces hommes Blancs. Désespéré, le roi Yap dut acheter la vie de son fils avec une centaine de chèvres. Mais l’accalmie ne dura pas. Blessée dans son amour propre, l’armée allemande conduite par Hans Dominik, lance l’assaut sur Ndog-Hem et détruit tout le village, ainsi que femmes et enfants. Les coups de feu pleuvront des jours entiers.
Hans Dominik voit rouge : comment ces nègres ont osé ouvrir le feu sur des citoyens allemands ? ils le paieront. Femmes et enfants violés. Hommes tués et déchiquetés. Lorsque tout fut détruit, et qu’il n’y avait plus aucune résistance, ils firent ce qu’ils faisaient partout au Cameroun… les missionnaires se mirent à prêcher l’évangile. L’armée fouettait ceux qui refusaient le baptême. Quoi ? comment ça enterrer d’abord vos parents aux corps encore tout chauds sur le sable ? Jésus n’a-t-il pas dit de laisser les morts s’occuper des morts ? décidément, ces satanés nègres, n’étaient pas aisés à civiliser ! 25 coups de fouet sur le champ et jusqu’au sang ! acceptez-vous le baptême?renoncez-vous à vos pratiques sataniques ?!
C’était ça ou être attaché de nouveau à un arbre et être battu nu devant ses enfants. C’était ça ou être violée à nouveau devant ses enfants. C’était ça ou voir sa fillete de 9 ans donnée en récompense aux soldats pour avoir si bien décimé votre terre.
Alors, un à un, on renonçait à « satan ». On jetait dans la cour aux pieds de l’homme blanc, amulettes, gris-gris, statuettes… tous les outils rituels des pratiques ancestrales hérités depuis la Nubie (Egypte antique)
Na poï ndé sunga binyô
Na poï ndé sunga binyô
Ndé binyô lo nongéa mba mun’am até !
Eboma na binyô éboma na binyô
Eboma na mun mwendi manyu !
Eboma na binyô éboma na binyô
Eboma na mun mwendi manyu !
Je suis venue vous sauver
Je suis venue vous sauver
Mais vous m’arrachez mon enfant !
Soyez maudits soyez maudit
Que votre évangile soit maudit !
Soyez maudits soyez maudit
Que votre évangile soit maudit !
- Ils pourchassaient les gens ma fille… beaucoup refusaient de renoncer à la science de nos pères et s’enfuyaient bien loin au plus profond de la forêt… où ils mouraient comme ça, sans sépulture, comme des animaux. Le litige foncier n’était que le problème apparent… mais les gens ne savent pas ce que Rudolf voyait au quotidien… une fois, les Allemands ont pendu 9 Camerounais d’un coup, le même jour et tous ensemble.
- Hein Mémé… ?! pourquoi ?
- Parce qu’ils avaient refusé d’accepter Jésus-Christ.
Il s’appelait Etotokè. Un chef Bakoko d’Edéa. Accusé par des larbins des Allemands d’appartenir à une société secrète qui pratiquait encore les rites ancestraux. La terreur était telle que pour survivre, plusieurs trahissaient et faisaient tuer leurs frères. Trahis, Etotokè et les 08 autres membres de sa société secrète traditionnelle, seront emmenés au centre du village. Déshabillés. Nus. Puis pendus. Tous les 09 d’un coup. Nous sommes en 1904.
- Ponda éwô, ba malanè binyô o téténa éyidi ndé ba dia binyô wo ! tô da tô lambo ! bâ tchaka binyô ! ndé binyô lo botéa wô son à son ! ba ta ndé ba bwa minyangadi na miengè ma bana nika !
Certaines fois, ils emmenaient uniquement les femmes nouvellement mères ainsi que les nouveaux-nés et les tous petits enfants au plus profond de la forêt, et ils les abandonnaient là-bas ! sans nourriture ! sans eau ! pour qu’ils meurent à petit feu ! ils ne voulaient pas qu’on se reproduise beaucoup, parce qu’ils voulaient nos terres sans nous ! alors dans certaines terres bien situées selon leur goût, ils faisaient ça et ils forçaient les hommes à coup de fouet à travailler dans les chantiers de construction de la nouvelle ville qu’ils voulaient installer. Ndé à mun’am… mais dis-moi mon enfant, quel homme peut travailler quand sa famille meurt de faim et de soif au fond de la forêt ? beaucoup se laissaient mourir eux aussi. C’est sous les Allemands, que le mot « njokmasi » est né. Travaux forcés.
Di mèndè jènè nika bunya bo pèpè. Je t’en parlerai la prochaine fois. Bato ba si bi, à mun’am. Bato ba si bi. Les gens ne savent pas ma fille. Les gens ne savent pas.
Mon silence faisait écho à ses murmures. Je ne pouvais pas parler. J’avais l’impression incongrue de me moquer de Ngo Basusugo en bavardant. Je ne comprenais pas. Elle leur apportait seulement à manger… ? qu’avait-elle fait de mal… ? chez ces Allemands, l’étranger, on lui faisait du mal pour rien ? je ne comprenais pas. Je ne savais pas encore ce que Rudolf avait fait concrètement, mais j’étais plus que jamais de son côté. Mémé baissa les yeux vers moi.
- Tô bunya o si lôkômè wéa ngô kè tô o ndôti, mba Mkaollo na mèndè pô o tuba mô… n’éteins jamais le feu qui te brûle dans le cœur, sinon même en rêve, moi ta grand-mère, je viendrai le rallumer… Je vais te raconter la suite de l’apartheid un autre jour. Pour cette nuit, ça suffit. Comment il s’appelait encore ? dis son nom.
Pour la toute première fois, depuis qu’elle avait commencé à me raconter l’histoire de Rudolf, ma voix se fit froide, claire et résolue. Sans hésitation et le ton déterminé, je répondis.
- Il s’appelait Rudolf. Rudolf Dual’a Mang’a Ndumb’a Lob’a Beb’a Belè ba Dooh La Makongo.
- Langwéa mba dina lao… langwa… dis-moi son nom… dis son nom…
Fin épisode 2 saison 2.
Lien épisode 1 Saison 2:
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=104968562399328&id=100086585525810&mibextid=Nif5oz
N.B : Il va de soi que s’il fallait raconter toutes les atrocités commises en terre camerounaise, un post facebook ne suffirait pas. Il y a eu des horreurs et des barbaries d’une telle inhumanité, que le colon aura vite entrepris de les effacer de la Mémoire Collective. Les quelques faits de cet épisode ont été rapportés par des rescapés de cette période. 118 au total, de différentes tribus du Cameroun. 118 vieillards que l’Historien Kum’a Ndumbè avait entrepris de retrouver, d’enregistrer leurs propos, et de les retranscrire tels quels dans une collection de livres intitulée « Quand les Anciens parlent… ».
N’essayez pas de vous convaincre que c’est exagéré. C’est votre histoire, et je vous le dis : il y a bien pis.
Mon but n’est pas de réveiller une révolte inutile et stérile en vous. Mon but est de vous ouvrir les yeux sur votre véritable histoire, afin qu’elle façonne votre positionnement et votre projection de vous-mêmes dans le monde, dans vos entreprises et dans les défis quotidiens auxquels vous faites face. Un homme qui ignore d’où il vient, est battu d’avance dans l’échiquier mondial. Inconsciemment, il se verra toujours en-dessous des autres, ou moins méritant que les autres. Il verra un droit comme un privilège. Sa conception de son positionnement par rapport aux autres, sera toujours biaisée. Fatalement.
Mais un homme qui a pleine conscience de la lutte pénible de ses aïeux et de ce qu’ils ont dû endurer, lève la tête avec défi le matin, car il sait qu’il n’a pas le droit d’abandonner. Il a en lui, la juste rage… le Juste Feu de courir plus vite… et même plus loin que les autres. Car désormais, il sait à quel point il vient de loin… à quel point, il n’a même jamais failli voir la vie… à quel point d’autres ont payé le prix pour qu’il soit là. Alors, il n’a pas le droit de désespérer ou de se contenter de peu. Il se doit de conquérir le monde. Pour lui. Pour eux.
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Dicit tritani recteque no duo. In possim laoreet luptatum quo. His et tritani dolores deseruisse, sea partem perpetua intellegam eu, at harum deserunt consulatu qui. Meis viderer hendrerit cum ne.
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Mei dicant altera ex, vel ex probo copiosae lucilius, iisque assentior honestatis mea no. Eam alii commodo alterum at. Cu nullam detraxit eam, feugiat democritum reprimique duo at. Pri erant graecis eu. Mel at odio intellegam, omnium dolorum vel ad. Ut ius quaestio scribentur efficiantur. In fabulas eloquentiam neglegentur sea, eos et elitr facete, no vis tale soleat omittam.
No vis inimicus vulputate. Paulo graeci viderer et pro, consul timeam efficiantur sea eu, ut vel natum mnesarchum. Feugiat gloriatur cu his, tibique volutpat constituto qui ad. Id aliquam assentior intellegebat sed, nec debet nullam invenire eu. Illum vitae iracundia eu vis, sonet omnium nominavi cu nec. At fabulas nusquam pericula sed.
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