Marie Yacinthe
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Temps d’arrêt pour Jasmine
L’année se termine et mon cœur hurle : « Oui! Elle est venue. Elle est là parmi nous. »
Décidément ma plus belle rencontre littéraire de cette année. Une rencontre pleine d’émotions, de remise en question, de gratitude.
Ma gratitude envers Danielle Eyango Ecrivaine qui nous a crié « On peut le faire! »
Revivez ma note de lecture:
Quand les racines chantent est la troisième production littéraire de Danielle Eyango, après le roman Kotto Bass – comme un oiseau en plein envol paru en 2012, et le recueil de poésie Le parfum de ma mère sorti en 2020. Ce roman compte deux cent quatre-vingt-dix-huit pages d’écriture fantastique. Le fantastique, selon Roger, Caillois est « une rupture de l’ordre » ; c’est un récit mettant en scène un personnage vivant dans un univers réel, dont la vie est chamboulée quand apparaissent tout à coup des phénomènes surnaturels et merveilleux.
Quand les racines chantent présente une femme. Jasmine Yondo, fille de Nyakè Rokia. Descendante de Nyakè la maudite, la bannie, celle dont on ne doit pas prononcer le nom. A la suite d’une visite de routine chez son gynécologue, on lui annonce que trente-deux fibromes se sont développés en elle. Son utérus est sur le point d’éclater, alors que son fiancé, qui n’est autre que l’héritier du grand pétrolier Wakam, et elle souhaitent avoir un enfant. Puis, comme par enchantement, l’utérus de Jasmine disparaît. Ce phénomène entraîne des interrogations lourdes, et contraignent l’Abbé Martin Samnick, qui suit Jasmine en prière, à entraîner la pauvre en prises avec toutes sortes de malheurs, vers les esprits de son village. Bonendalè. La terre de ses origines. . Il s’y trouvent, au cœur des ténèbres, entre les eaux et la forêt, des voies alors éprouvantes pour sa chair tendre de cadre d’entreprise, qu’elle devra emprunter afin de laver la malédiction de ses racines, ce dikindo qui frappe les femmes de sa lignées depuis des générations.
Le récit s’ouvre sur un chant, écrit en duala traduit en français, comme on le verra avec beaucoup d’autres chants dans le texte. C’est un aspect majeur du texte. L’auteure partage au long de son roman, sa parfaite maîtrise de l’écriture simplifiée d’une langue Duala bien assumée. Des mots tels que dikindo, Nkumbé, pula-pula, issokoloko, le Ngosso qui reviennent à plusieurs occurrences dans le texte sans que l’auteure ne ressente la nécessité de les traduire. Elle nous donne parfois l’impression que certaines choses ne peuvent s’exprimer que dans l’authenticité de la langue locale. Le chant meuble les alentours du texte. Le chant accompagne la naissance du jour, la pluie et le règne. Le chant arrive aux oreilles des esprits. On chante la joie, le malheur. On chante tout simplement pour chaque évènement marquant dans la vie du peuple Douala. Le refrain qui revient le plus est « c’est l’enfant de Nyakè qui pleure ainsi à la rivière ! Nyakè, où es-tu ? Où es-tu ? C’est l’enfant de Nyakè qui pleure ainsi à la rivière ! Nyakè, où es-tu ? Où es-tu ? »
Le texte révèle plusieurs parallèles entre les personnages tels que Janéa et Sango pata, Sango pata et le pasto mukala, janéa et l’oracle Jèk’a dibiè, Nyakè et Jasmine. Le symbolisme autour de la relation Janéa et Sango pata recèle un caractère divin, un désir de sublimer l’humanité. Cela ce manifeste succinctement dans ces deux fragments de l’échange entre ces deux personnages à la vingt-neuvième page :
« Janéa, tant que nous avons en commun un même et unique but, c’est-à-dire, redonner à cette enfant la féminité qui lui a été mystiquement et brutalement retirée à cause de la faute de son aieule, nous pouvons asseoir un protocole d’expiation qui satisfera à la fois la Tradition et l’Eglise »
« Et si on mettait nos tenues de prêtre et de Janéa de côté, pour discuter comme deux bons Africains qui veulent s’entendre ? »
La quintessence de ces deux passages pourraient être « Renoncer ». Renoncer aux superflus. Renoncer à tout ce qui nous oppose, pour sauver une vie.
Quand les racines chantent, c’est aussi une histoire de femmes. L’auteure revisite les certitudes de notre société à travers le mythe d’Endalè, fondatrice du village Bonendalè qui serait « bon’a Endalè », en français « descendance d’Endalè ». Les personnages féminins, dans leur grande majorité, font état de qualités comme le courage et la détermination. Elles sont d’ailleurs des élues des esprits :
– Engom’a Endalè a été choisie par le Jengu comme successeur de sa mère Endalè, pour sa fidélité.
– Nyakè a été adopté par le Jengu comme fille légitime du village, pour son courage et sa détermination. A la page 286, on peut lire « Nyakè Rokia, enfant de Mbemb’a Engomè, femme de Din, Din fils de Bétotè, Bétotè fils de Jèki, Jèki fils de Malobè, Malobè fils de Muélè , Muèlè fils de Dipita, Dipita fils de Janéa, Janéa fils cadet d’Endalè, Endalè la mère des Bonendalè… au fur et à mesure que l’Esprit d’Endalè parlait, une liane nouvelle se mit à tracer son chemin de molle feux sur la poitrine de Jengu ». On peut entrevoir dans ses lignes la matérialisation de l’intronisation.
– Jasmine aussi est une élue. L’Abbé Martin Samnick le lui dit en ces termes à la page 200 : « Oui. L’élue. Tu es celle qu’il (Dieu) a choisie dans ta famille pour la délivrer entièrement ». elle est celle qu’a choisie le Jengu. Il lui a envoyé son oiseau protecteur l’issokoloko.
Nyakè et Nyakè Rokia représentent deux pôles de la figure maternelle. La première, celle dont on ne doit pas prononcer le nom, n’hésite pas à priver un homme de sa masculinité puis un autre de sa vie, pour venger les siennes. Et la seconde est absente. La question revient tout au long de l’aventure de Jasmine « Où es-tu Rokia ».
Danielle Eyango écrit l’Afrique. Elle s’est invitée dans les profondeurs de nos traditions. On peut apprécier sa démarche de servir une représentation à la fois originale et réaliste de l’ensemble des rites qu’elle met en scène, à travers une description parfaitement détaillée. Ce roman est un miroir placé au-dessus de nos têtes. Elle ne manque pas de relever les petites faiblesses qui construisent notre quotidien. C’est en ce sens qu’elle reprend les stéréotypes tels que :
– Le mauvais cœur du nègre, pour désigner la haine entre des frères de la même tribu.
– L’association de l’image du Bamiléké à la traîtrise
– « la langue mielleuse de l’homme Bassa qui a fait l’école du blanc » pour citer Janéa à la page 29.
Danielle Eyango écrit notre Afrique. Celle-là même où tout reste dans le sang. Celle dont le sang est la véritable mémoire. Elle nous laisse avec nous-même. Elle nous laisse aujourd’hui avec un goût amer. Que nous réserve la suite ?
Calixte Laurence
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IL A ÉTÉ LU…
« Quand les racines chantent » de danielle eyango official , auteure camerounaise
»Quand les racines chantent » est un roman de l’écrivaine camerounaise Danielle Eyango, paru aux éditions AfricAvenir en mars 2023. C’est un roman de 298 pages dé**cou*pé en trois chapitres qui raconte en français, en duala et en allemand l’histoire d’une femme de 33 ans qui s’en va subir des ri**tes dans son village maternel, dans l’optique de récupérer son u*té*rus qui lui a été vo*lé mys**ti*que*ment. Jasmine Yondo, c’est le nom de l’héroïne. Jasmine a les arti*fices nécessaires pour mener une vie épanouie (travail bien rémunérée, maison…), elle a de valeureux attributs naturels pour avoir les hom*mes à ses pieds (elle est belle, le teint clair, bien mise, intellectuelle et croyante) ; mais il lui manque de pro*uver qu’elle est véritablement une fem*me, car elle n’a plus d’u*té*rus, elle ne peut pas ac*cou**cher…
NOTE DE LECTURE DU ROMAN QUAND LES RACINES CHANTENT
DE DANIELLE EYANGO
- Synopsis de l’intrigue
Quand les racines chantent est un roman de l’écrivaine camerounaise Danielle Eyango paru aux éditions AfricAvenir en mars 2023. C’est un roman de 298 pages découpé en trois chapitres qui raconte en français, en duala et en allemand l’histoire d’une femme de 33 ans qui s’en va subir des rites dans son village maternel dans l’optique de récupérer son utérus qui lui a été volé mystiquement. Jasmine Yondo, c’est le nom de l’héroïne. Jasmine a les artifices nécessaires pour mener une vie épanouie (travail bien rémunérée, maison…), elle a de valeureux attributs naturels pour avoir les hommes à ses pieds (elle est belle, claire de teint, bien mise, intellectuelle et croyante) ; mais il lui manque de prouver qu’elle est véritablement une femme, car elle n’a pas d’utérus, elle ne peut pas accoucher…
Impuissante, Jasmine ne peut malheureusement pas échapper à ce qui a été prévu pour elle dans les lois naturelles de la tribu Bonendalè. Oui ! Jasmine « paie juste le prix du sang qu’elle porte » (P.22) et ne peut se dérober à ce qui l’attend tout au long de ce roman qui a focalisé notre attention de bout en bout : Jasmine doit battre le nkumbé pendant neuf nuits. Chez les duala, le nkumbé c’est la musique de l’eau exécutée gaiement uniquement par les femmes, quand elles se baignent dans la rivière tôt le matin… A contrario, le nkumbé de Jasmine en est un de lamentation et de rachat. C’est « le nkumbé de la Rédemption. La rédemption de toute sa lignée. La rédemption de toutes les femmes de sa famille. La rédemption de ses entrailles. Elle [doit] chanter aux ancêtres offensés, la contrition et le remords de Nyakè la rebelle… Ce nkumbé-là, elle devait le faire seule. Dépouillée de tout. Dans la nuit. (PP. 42-43)
- Chronologie et déroulement du nkumbé
Il est convenu d’un protocole d’expiation entre Janéa Dooh La Mudi, représentant de la Tradition, et l’abbé Martin SAMNICK, représentant de l’Eglise, afin d’unir leurs forces pour aider l’héroïne à retrouver sa féminité (Pages 29 et 195). Ce faisant, Danielle EYANGO met en lumière la complémentarité entre ces deux croyances que l’on a toujours tendance à opposer. Or, il est clair qu’en Afrique, si l’on a le choix de placer sa foi en telle religion ou telle autre, il n’en demeure pas moins que la tradition continuera toujours d’occuper une place prépondérante. Dans ce sens, l’oracle affirme dans l’œuvre que : « Notre tradition est religion, le socle même de notre spiritualité » (P.92). Plus loin dans l’œuvre, on peut s’apercevoir que les pratiques d’un côté comme dans l’autre concourent bien souvent aux mêmes fins ; et l’abbé SAMNICK de dire : « Je vous suis parfaitement, et d’ailleurs ceci n’est pas du tout étranger à l’Eglise » (P.106). En somme, l’idée défendue par l’auteure est là : il faut conjuguer avec les deux. C’est ce qu’elle a appelé : « le processus hybride d’indigénisation des rites de l’Eglise, et de christianisation des rites de Bonandalè… » (P.15).
A ce titre, il va se passer des semaines durant lesquelles les deux parties vont assoir la stratégie de guérison de Jasmine. Dans l’œuvre, l’auteure a inséré cette période entre
différents récits. Dans l’ordre, les discussions entre l’oracle et le prête apparaissent dans les pages suivantes : 15-19, 22-24, 29-30, 89-94, 106-111, 122-128, 185-188 et 291-297. Quarante pages au total pour comprendre le rite, le nkumbé.
D’un côté, l’oracle explique ce qui est recommandé par la tradition ; et de l’autre, le prête veille à ce que rien dans le processus ne heurte la foi catholique de Jasmine.
Quand ? Où ? Comment ?
Le rite se fera en neuf nuits dans la rivière du village, et ce en toute nudité. Jasmine doit atteindre un certain nombre de barrières. Danielle EYANGO nous plonge ainsi dans un labyrinthe où il faudra garder toute sa lucidité, sa clairvoyance et son sang-froid de lecteur avisé pour ne pas se perdre.
Pourquoi neuf nuits à la rivière toute nue ?
La nuit représente l’obscurité dans laquelle est plongée la famille de la « maudite.
Le chiffre 9 est le seul chiffre qu’on peut lire à l’envers comme à l’endroit et qui signifie deux chiffres totalement opposés, comme l’ombre et la lumière. Dans la tradition des Bonendalè, il est le chiffre par excellence de Nyambè, le créateur de toute chose…
La rivière… Il faut une eau qui ruisselle, qui entraine au loin la malédiction.
La nudité symbolise ici l’abaissement de la maudite devant les lois de la Tribu, les lois qu’elle a transgressées. Sa nudité signifie ses genoux à terre… Elle s’humilie, elle se dépouille de tout pour être pardonnée, de sorte que les Ancêtres Fondateurs et Nyambé, à l’issue des rites d’expiation et de réparation puissent la rhabiller.
Trois chapitres, trois nuits…
Dans ce roman, Jasmine va exécuter les trois premières nuits de son nkumbé, le premier cycle. Ce qui laisse sous-entendre qu’il en reste six, et à l’évidence, si l’auteure garde l’équilibre, il reste également deux tomes de trois chapitres chacun.
« Gling ! Gling ! Gling !
(Et) il fit nuit… » (trois occurrences dans ce tome, pages 14, 94 et 205)
La première nuit (pages 13-14, 19- 21, 24-28, 30-32, 42-53) : Jasmine est battue. On lui donne de violents coups de pieds dans le ventre. « (…) Tu penses que nous avons oublié ce que tu as fait ? La malédiction ne te quittera jamais ! ». Et elle est frappée plus fort. Affaiblie, elle évoque la prière à la Vierge Marie « (…) Maintenant et à l’heure de notre mort, amen… ». Cette prière à la Vierge Marie l’aide-t-elle ? A découvrir…
La deuxième nuit (pages 94-95, 100-102, 103-106, 112-114, 116-122, 128-134) : Un bébé est mangé. Dans la rivière, Jasmine va subir un terrible affront.
La troisième nuit (pages 205, 207-210, 216-218, 221-229) : Jasmine fait la rencontre d’un membre de sa famille déterminant dans son périple.
Au fur et à mesure que les nuits se suivent, l’on a le sentiment que le rite se corse. L’auteure présente des scènes de combat à travers une gradation ascendante, à l’instar de : « l’eau de
la rivière gonflait au fur et à mesure que Jasmine la battait. Elle devenait fleuve. Elle devenait mer. Elle devenait océan. Un fleuve à la fois à Bonendalè et dans un autre monde… L’eau bouillait comme une marmite au feu. Sa température grimpait à une vitesse folle ». Une image hors du commun qui met en lumière non seulement l’intensité de la lutte, mais aussi la hargne de l’héroïne à suivre son rite d’expiation et de réparation.
- Les histoires parallèles au nkumbé de Jasmine (les digressions narratives)
Quand les racines chantent de Danielle Eyango a une narration plurielle. Les histoires s’enchaînent les unes sur les autres, et il faut garder son cerveau en alerte pour pouvoir rattraper l’une exactement à l’endroit où elle s’est achevée. Ainsi donc, nous avons pu regrouper vingt événements dans ce Tome 1.
- L’arbre généalogique de Jasmine Yondo
Comment Jasmine devient-elle Bonendalè alors qu’aucune femme de sa lignée n’est légitimement une enfant d’un Bonendalè ?
(en image)
- Approche thématique dans l’œuvre
Quand les racines chantent est un roman qui traite globalement des thèmes de la tradition et de la religion. Cependant, nous avons pu relever au fil de la lecture une pléthore d’autres sous-thèmes développés parmi lesquels :
- La fatalité
- Les limites de la médecine
- Les stéréotypes tribaux au Cameroun
- La duplicité des chrétiens croyants
- La mauvaise foi des hommes de Dieu
- Le problème d’enfants illégitimes
- L’immigration clandestine et la captivité des Noirs en Lybie
- La dot d’une femme enceinte
- Mariage : le choix du cœur
- Le manichéisme de la sorcellerie africaine
- La relation mère-fille
- Les violences conjugales
- Le genre romanesque
Quand les racines chantent de Danielle Eyango présente fortement les traits d’un roman religieux.
Il traite avec une acuité particulière la question de religion en la juxtaposant de bout en bout avec la tradition. On pourra dire que c’est un roman qui fait la propagande de la complémentarité tradition-religion. Cette complémentarité est le cœur même du rite d’expiation et de réparation de l’héroïne Jasmine qui se développe tout au long de la narration. Pas une nuit de nkumbé ne se fait sans que la religion n’intervienne et vice versa.
En tant que lecteur, nous apercevons la volonté de l’auteure, d’en faire un miroir sur la réalité des chrétiens d’aujourd’hui qui n’arrivent pas à se situer entre les deux croyances ou encore d’assumer l’implication de l’une dans l’autre. On voit par exemple la mère de Jasmine qui se rend chez un marabout arborant un vêtement de l’église : « les plis de sa grosse robe blanche de conseillère paroissiale de L’Eglise Evangélique du Cameroun ». Et l’auteure de rajouter : « Il y a quelques jours, on l’avait investie en fanfare dans sa paroisse, et elle avait juré d’encadrer la jeunesse de la communauté, et de veiller à leur croissance spirituelle dans la crainte du Seigneur » (P.59). Voilà donc qui symbolise un manquement à la toute première consigne du chrétien qui vous dira par mimétisme, le premier commandement de Dieu : « Je suis le Seigneur ton Dieu, tu n’auras pas d’autre dieux que moi ». En Afrique, les chrétiens se retrouvent très souvent pris au piège entre leur africanité et la religion moderne auxquels ils appartiennent.
Avec les « Racines » qui « Chantent », l’auteure nous flanque au nez l’hypocrisie de certains qui en matinée feignent de n’avoir que le « Dieu religieux » et dans l’après-midi s’en vont « ajouter quelque chose à côté pour [se] protéger » (P.60). L’auteure nous dit même que Jésus est « nonchalant » (P.64). Ah oui ! La solution est donc toute trouvée : il faut se battre soi-même, car « Dieu ne va pas descendre du ciel ?! ». Il n’y a pas assez de temps il faut « faire vite » (P.63).
Que va-t-il se passer ? Le Janéa et l’abbé vont-ils parvenir à sauver Jasmine ? Le Tome I laisse le lecteur avec un cœur impatient de connaitre la suite et le dénouement de cette rocambolesque intrigue…
CLOM
Dominique Gnintelap
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… Le plus grand bonheur d’un auteur est d’être lu… et je voudrais rendre hommage cette nuit à la lectrice Dominique Gnintelap… peu importe les lauriers sur notre chemin, il est divin de garder en mémoire, que nos premiers lauriers sont nos lecteurs..
Le retour de lecture de Dominique est à la fois méthodique et émouvant… émouvant, tant parce qu’il est flagrant de l’implication de la lectrice, mais aussi et surtout du fait que celle-ci suit, le parcours littéraire de l’auteure avec minutie…
» « Quand les Racines chantent » est l’histoire d’une jeune citadine qui vit paisiblement sa vie avec un bon boulot, un fiancé prisé et plusieurs followers. Son calvaire commence lorsqu’elle perd de façon subite et inexpliquée son utérus. Pour expier ce « dikindo », elle doit accomplir neuf nuits d’expiation, tel que le veut la tradition Bonendalè son village…
(…) Elle doit ainsi laver la faute insoutenable dont elle ignore le secret, que son aïeule, « celle dont on ne doit prononcer le nom » a commis il y a des siècles…
(… ) Dans la société traditionnelle camerounaise, une femme sans enfant est perçue comme une « inaccomplie », la fertilité représentant l’élément sélectif pour une femme qui désire se marier et fonder une famille. On pourra d’ailleurs comprendre l’attitude de Wakam le fiancé de Jasmine qui prendra ses jambes à son cou dès l’annonce de la disparition de l’utérus de Jasmine par le Dr Lobè…
(…) La tradition Duala est caractérisée par une musicalité saisissante. L’œuvre met ainsi en relief les rituels du peuple côtier orientés dans les gestes, les silences et les pratiques quotidiennes : le « nkumbé », l’ »ésèwè », le « ngosso » ou encore le « ngondo ».
(…) Danielle E. réussit dans cette œuvre à marier l’oralité, la musicalité et la poétique de son écriture avec l’intrigue, à travers une précision captivante dans la description, vous donnant l’impression d’un vraisemblable dont elle seule détient le secret. S’échappant de toute contrainte, l’auteure a une maitrise impressionnante des flash-back, et même des bonds dans le futur, qui titillent à chaque ligne l’intérêt du lecteur, un suspense tenu qui accroche à chaque page, présenté sur un style poétique aux éléments de la nature, une prose chantée qui vous tient impatiemment en haleine vers le Tome 2… »
Lire la suite ici: https://affocom.com/lu-pour-vous-quand-les-racines…/
Lien pour avoir mon roman « QUAND LES RACINES CHANTENT »:
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